Les Apparitions de Garabandal

Les apparitions de Garabandal soulèvent depuis leur origine la question de leur authenticité. Le caractère spectaculaire de certains phénomènes (extases publiques, lévitations apparentes, prédictions) a suscité l’émerveillement chez certains et la prudence, voire le scepticisme, chez d’autres. L’Église, tout en n’approuvant pas formellement les apparitions, ne les a jamais condamnées, laissant la porte ouverte à une interprétation prudente. Les dévots y voient une continuité avec les grandes apparitions mariales du XXe siècle, tandis que les critiques pointent des incertitudes théologiques et pastorales, notamment dans les messages. Cette tension entre foi populaire et rigueur doctrinale continue d’alimenter le débat, faisant de Garabandal un phénomène à la fois spirituel, culturel et controversé.

Les apparitions mariales de Garabandal désignent une série d'événements mystiques survenus entre 1961 et 1965 dans le petit village de San Sebastián de Garabandal, situé dans les montagnes de Cantabrie, au nord de l’Espagne. Quatre jeunes filles affirment avoir vu la Vierge Marie ainsi que l’archange Saint Michel à de nombreuses reprises, et avoir reçu des messages pour l’humanité.

Ces apparitions n'ont pas été officiellement reconnues par l’Église catholique, mais elles continuent de susciter l'intérêt de nombreux fidèles et pèlerins. Elles sont célèbres pour les phénomènes extatiques, les prophéties, et les messages de conversion.

San Sebastián de Garabandal est un hameau rural isolé, habité à l’époque par environ 300 personnes. Les protagonistes des apparitions sont quatre jeunes filles âgées de 11 à 12 ans :

• Conchita González

• Mari Loli Mazón

• Jacinta González

• Mari Cruz González

Le 18 juin 1961, les filles affirment avoir vu l'archange Saint Michel. Peu après, elles disent avoir été visitées par la Vierge Marie, sous le titre de Notre-Dame du Mont Carmel, accompagnée de deux anges.

Les apparitions se seraient produites plus de 2 000 fois entre le 2 juillet 1961 et le 13 novembre 1965. Elles ont attiré rapidement des centaines, puis des milliers de visiteurs, dont des prêtres, médecins et journalistes.

Dates clés :

18 juin 1961 Première apparition de l'archange Michel

2 juillet 1961 Première apparition de la Vierge Marie

18 octobre 1961 Premier message public

18 juin 1965 Deuxième message, via Saint Michel

13 novembre 1965 Dernière apparition à Conchita

Les messages :

Premier message (18 octobre 1961) :

« Il faut faire beaucoup de sacrifices, beaucoup de pénitence. Nous devons beaucoup visiter le Saint-Sacrement. Mais d'abord, nous devons être très bons. Si nous ne le faisons pas, un châtiment nous attend. Déjà, la coupe se remplit, et si nous ne changeons pas, un grand châtiment viendra sur nous. »

Deuxième message (18 juin 1965) :

« Comme mon message du 18 octobre n’a pas été écouté et qu’il n’a pas été beaucoup connu du monde, je vous le répète : cette coupe se remplit, maintenant elle déborde. Beaucoup de cardinaux, beaucoup d’évêques et beaucoup de prêtres sont sur le chemin de la perdition et entraînent beaucoup d’âmes avec eux. »

Ce second message, jugé sévère, fait référence à une crise spirituelle dans l’Église.

Les voyantes furent souvent observées en état d'extase, insensibles à la douleur, les yeux tournés vers le ciel, marchant en arrière ou courant à grande vitesse sans se fatiguer. Plusieurs phénomènes notables ont été rapportés :

• "chutes extatiques" coordonnées des voyantes, sans se blesser

• lévitations apparentes

• baisers de la Vierge laissés sur des objets (chapelets, médailles)

• transmissions de secrets personnels et prophétiques

• Miracle de l'Hostie

Les prophéties

Les voyantes ont transmis plusieurs annonces d'événements futurs, non encore survenus :

1. Un Avertissement mondial : un phénomène céleste visible par tous, pour révéler à chacun l’état de son âme.

2. Un Grand Miracle : un miracle public à Garabandal, qui laissera un signe permanent visible.

3. Un Châtiment conditionnel : si le monde ne se convertit pas après ces signes.

Conchita González a affirmé que le Grand Miracle aura lieu un jeudi, entre le 8 et le 16 du mois, à une date connue d’elle seule, coïncidant avec un événement important dans l’Église.

Les apparitions de Garabandal n'ont pas été reconnues comme surnaturelles. Trois évêques successifs du diocèse de Santander ont adopté une position de prudence, tout en ne condamnant pas les faits.

• En 1965, l’évêque Eugenio Beitia écrit : « Nous n'avons trouvé rien qui justifie une intervention ecclésiastique directe. »

• En 1970, son successeur Mgr Puchol conclut que les phénomènes ne sont pas surnaturels.

• Cependant, Mgr Del Val Gallo (1980-1991) rouvre l’enquête et autorise les pèlerinages privés à Garabandal.

À ce jour, l’Église n’a pas donné d’approbation officielle, mais elle n’a pas interdit la dévotion personnelle.

Vie des voyantes après les apparitions

• Conchita González : mariée, vit aux États-Unis, discrète sur ses visions.

• Jacinta et Mari Loli : se sont également expatriées.

• Mari Cruz : a cessé de voir la Vierge dès 1962, mène une vie discrète en Espagne.

Aucune des voyantes ne s’est rétractée. Elles ont maintenu, dans la foi, l’authenticité de leurs expériences.

Références

1. Site officiel : www.garabandal.it

2. Vatican, Congrégation pour la Doctrine de la Foi – Normes sur les révélations privées.

3. Sánchez-Ventura y Pascual, Las apariciones de San Sebastián de Garabandal, Ed. Rialp, 1966.

4. Dr. Jean Caux, Garabandal, les faits et les messages, Éditions Résiac, 1974.

5. Évêché de Santander – Déclarations officielles de Mgr Beitia, Mgr Puchol et Mgr del Val.

6. Interview de Conchita González, 1983, télévisée (source YouTube - Garabandal Archives).