L'Histoire des Apparitions de Fatima : Des Anges à la Vierge Marie et le Miracle du Soleil
APPARITIONS
3/25/20259 min read
Les apparitions mariales de Fátima ont eu lieu en 1917, dans la région de Fátima au Portugal, à trois jeunes bergers : Lucia dos Santos, Francisco Marto et Jacinta Marto. Entre le 13 mai et le 13 octobre 1917, la Vierge Marie leur serait apparue à six reprises, leur confiant des messages d'appel à la prière, à la conversion et à la paix.
Ces apparitions, reconnues officiellement par l’Église catholique en 1930, ont marqué profondément l’histoire religieuse contemporaine et sont devenues un pilier de la dévotion mariale moderne.
Le Portugal, en 1917, est marqué par une forte instabilité politique et anticléricale. La Première Guerre mondiale fait rage en Europe. C’est dans ce climat que trois enfants illettrés, gardant leurs troupeaux à Cova da Iria, affirment avoir vu une dame brillante, "plus brillante que le soleil".
Le contexte historique donne un relief particulier aux apparitions : un pays en crise religieuse et une Europe en guerre. Le message marial devient un cri pour la paix et la foi, adressé à un monde égaré.
Lucia dos Santos (1907–2005) : la principale confidente, devenue religieuse, a vécu jusqu’en 97 ans.
Francisco Marto (1908–1919) : décédé de la grippe espagnole à 11 ans.
Jacinta Marto (1910–1920) : décédée à 9 ans.
La brièveté de la vie des Marto, morts peu après les apparitions, a nourri l’aura mystique autour d’eux. Lucia, quant à elle, a transmis les secrets et accompagné la dévotion pendant des décennies.
Apparitions de l’Ange de la Paix (1916)
Avant les apparitions de la Vierge Marie en 1917, les trois enfants de Fátima ont rapporté avoir vu trois fois, en 1916, un être lumineux qu’ils ont identifié comme un ange. Il se présente à eux comme l’Ange de la Paix, puis comme l’Ange du Portugal. Ces apparitions ont lieu dans la solitude des collines de la région. L’ange enseigne aux enfants la prière, la pénitence, et l’adoration eucharistique. Lors de la troisième apparition, il leur donne la communion, avec une hostie et un calice, en leur demandant de réparer les offenses faites à Jésus-Eucharistie.
Les apparitions de l’ange préparent spirituellement les enfants à recevoir les messages de la Vierge. Elles introduisent déjà les grands thèmes de Fátima : la prière, la réparation des péchés, l’Eucharistie et la paix. Ce rôle d’initiateur spirituel rappelle celui des anges dans la Bible, envoyés avant les interventions divines majeures.
L’ange et la Vierge Marie ont enseigné aux enfants plusieurs prières, dont certaines sont aujourd’hui récitées par des millions de fidèles ;
Prière de l’Ange (adoration) :
« Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, n’adorent pas, n’espèrent pas et ne vous aiment pas. »
Prière eucharistique :
« Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément, et je vous offre le très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles du monde… »
Prière de réparation (enseignée par la Vierge), dite entre les dizaines du chapelet :
« Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. »
Ces prières simples et puissantes résument toute une théologie de la foi, de la réparation et de la miséricorde. Elles font partie intégrante de la spiritualité de Fátima, et plusieurs ont été intégrées dans le rosaire récité aujourd’hui dans le monde entier.
Les enfants affirment avoir vu la Vierge Marie à six reprises, aux dates suivantes : 13 mai, 13 juin, 13 juillet, 19 août, 13 septembre, et 13 octobre 1917. La Vierge demande la récitation quotidienne du chapelet, la conversion des pécheurs, et l’offrande des souffrances en réparation des offenses contre Dieu.
Le 13 octobre, des milliers de personnes assistent à un phénomène surnaturel connu comme le « miracle du soleil ».
Le rythme mensuel des apparitions structure un véritable parcours spirituel. La foule croissante à chaque apparition montre l’adhésion populaire fulgurante au message de Fátima.
Les messages de Fátima peuvent se résumer en trois grandes invitations :
La prière : en particulier le rosaire, pour la paix dans le monde.
La pénitence : pour la conversion des pécheurs.
La consécration : du monde (et plus tard de la Russie) au Cœur Immaculé de Marie.
Ces messages s’intègrent dans la tradition catholique tout en résonnant avec les angoisses du XXe siècle : guerre, athéisme, perte de foi. Le lien entre les événements politiques (Russie, guerre) et la prière souligne la dimension prophétique.
Le miracle du soleil
Le 13 octobre 1917, environ 70 000 personnes rassemblées à Cova da Iria témoignent avoir vu le soleil tournoyer, changer de couleur et sembler se précipiter vers la terre. Ce phénomène a été observé sur plusieurs kilomètres à la ronde.
Le « miracle du soleil » est l’un des événements les plus spectaculaires associés à des apparitions mariales. Il a été décrit par des croyants comme par des sceptiques, donnant lieu à des interprétations variées (phénomène céleste, miracle, hallucination collective).
Les secrets de Fátima
La première partie du Secret de Fatima : la vision de l’Enfer
C’est Sœur Lucie qui raconte la vision de l’Enfer qu’elle eut avec ses deux cousins le 13 juillet 1917 à la Cova da Iria. « Notre-Dame ouvrit de nouveau les mains, comme les deux derniers mois. Le reflet [de la lumière] parut pénétrer la terre et nous vîmes comme un océan de feu. Plongés dans ce feu nous voyions les démons et les âmes [des damnés]. Celles-ci étaient comme des braises transparentes, noires ou bronzées, ayant formes humaines. Elles flottaient dans cet incendie, soulevées par les flammes qui sortaient d’elles-mêmes, avec des nuages de fumée. Elles retombaient de tous côtés, comme les étincelles dans les grands incendies, sans poids ni équilibre, au milieu des cris et des gémissements de douleur et de désespoir qui horrifiaient et faisaient trembler de frayeur. (C’est à la vue de ce spectacle que j’ai dû pousser ce cri : “Aïe ! ” que l’on dit avoir entendu de moi.) Les démons se distinguaient par des formes horribles et répugnantes d’animaux effrayants et inconnus, mais transparents comme de noirs charbons embrasés. »
Lucie précise : « Cette vision ne dura qu’un moment, grâce à notre bonne Mère du Ciel qui, lors de la première apparition, nous avait promis de nous emmener au Ciel. Sans quoi, je crois que nous serions morts d’épouvante et de peur. »
La deuxième partie du Secret de Fatima : les demandes du Cœur Immaculé de Marie
Sœur Lucie écrit dans son mémoire la suite de cette apparition du 13 juillet 1917. Les trois enfants venaient d’avoir la vision de l’Enfer : « Effrayés, et comme pour demander secours, nous levâmes les yeux vers Notre-Dame qui nous dit avec bonté et tristesse : « Vous avez vu l’enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Si on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d’âmes se sauveront et on aura la paix. La guerre va finir. Mais si on ne cesse d’offenser Dieu, sous le règne de Pie XI, en commencera une autre pire. Quand vous verrez une nuit illuminée par une lumière inconnue, sachez que c’est le grand signe que Dieu vous donne qu’il va punir le monde de ses crimes, par le moyen de la guerre, de la famine et des persécutions contre l’Église et le Saint-Père. Pour empêcher cela, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la Communion réparatrice des premiers samedis. Si on écoute mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix. Sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties. À la fin mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie qui se convertira, et il sera donné au monde un certain temps de paix. Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi. »
La troisième partie du Secret de Fatima
C’est cette partie du secret, souvent appelée « troisième secret de Fatima » qui a suscité le plus vif intérêt. Le 3 janvier 1944, dans son couvent de Tuy, sœur Lucie de Fatima, rédige, sur ordre de son évêque la troisième partie du Secret de Fatima. Elle ne s’est jamais cru habilitée à en dévoiler elle-même le contenu au monde. Elle l’a confié à l’Église, en la personne de son évêque, il revenait donc à l’Église de le publier. La Sainte Vierge avait demandé qu’il soit révélé par le pape au plus tard en 1960, mais il le fut seulement quarante ans après. Le troisième Secret est donc demeuré secret jusqu’à sa publication officielle, le 26 juin 2000 par le pape Jean-Paul II, peu après la célébration de la béatification de Jacinthe et François Marto a Fatima. Ils ont été reconnus saints pour le centenaire des apparitions, en 2017.
Le texte de la troisième partie du Secret rédigé par sœur Lucie
Voici le récit : « Après les deux parties que j’ai déjà exposées, nous vîmes à gauche de Notre-Dame, un peu plus haut, un Ange avec une épée de feu à la main gauche ; elle scintillait, émettait des flammes qui paraissaient devoir incendier le monde ; mais elles s’éteignaient au contact de l’éclat que, de sa main droite, Notre-Dame faisait jaillir vers lui : l’Ange, désignant la terre de sa main droite, dit d’une voix forte : « Pénitence, Pénitence, Pénitence ! » Et nous vîmes dans une lumière immense qui est Dieu : « quelque chose de semblable à l’image que renvoie un miroir quand une personne passe devant » : un Évêque vêtu de Blanc. Nous eûmes le pressentiment que c’était le Saint-Père. Plusieurs autres Évêques, Prêtres, religieux et religieuses gravissaient une montagne escarpée, au sommet de laquelle était une grande Croix de troncs bruts comme si elle était en chêne-liège avec l’écorce ; le Saint-Père, avant d’y arriver, traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d’un pas vacillant, affligé de douleur et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu’il trouvait sur son chemin ; parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats qui lui tirèrent plusieurs coups et des flèches, et de la même manière moururent les uns après les autres les Évêques, Prêtres, religieux et religieuses, et divers laïcs, des messieurs et des dames de rangs et de conditions différentes. Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux Anges, chacun avec un vase de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs, et avec lequel ils arrosaient les âmes qui s’approchaient de Dieu. »
L’explication de sœur Lucie au pape Jean-Paul II
Dans sa lettre du 12 mai 1982 au pape Jean-Paul II, sœur Lucie donne une clé d’interprétation de la troisième partie du Secret : « La troisième partie du Secret, que vous êtes inquiet de comprendre, est une révélation symbolique, qui se réfère à cette partie du Message, conditionnée par notre réponse ou notre non réponse à ce que le Message lui-même nous demande. Étant donné que nous n’avons pas tenu compte de cet appel du Message, nous constatons qu’il s’est réalisé, la Russie a inondé le monde de ses erreurs. Et si nous ne voyons pas encore, comme un fait accompli, la fin de cette prophétie, nous voyons que nous y allons à grands pas. »
L’évêque de Leiria, Dom José Alves Correia da Silva, ouvrit une enquête canonique dès 1922. En 1930, l’Église déclara les apparitions « dignes de foi ». Plusieurs papes ont manifesté leur attachement à Fátima, notamment :
Pie XII, qui déclara avoir vu le miracle du soleil depuis Rome.
Jean-Paul II, qui attribua sa survie de l’attentat du 13 mai 1981 à Notre-Dame de Fátima.
François, qui a canonisé Francisco et Jacinta en 2017.
L’Église a intégré Fátima dans sa spiritualité mariale officielle. L’implication directe de plusieurs papes renforce le poids du message dans l’histoire contemporaine du catholicisme.
Le Sanctuaire de Notre-Dame de Fátima est aujourd’hui l’un des plus grands lieux de pèlerinage marial au monde. Il comprend :
La basilique de Notre-Dame du Rosaire (achevée en 1953)
La chapelle des Apparitions
La basilique de la Très Sainte Trinité (2007)
Un grand chemin de croix, et des lieux de silence
Chaque année, plus de 6 millions de pèlerins visitent Fátima, surtout autour du 13 mai et du 13 octobre.
Le sanctuaire est devenu un symbole de paix et de réconciliation. Il incarne une foi populaire mais structurée, avec un rayonnement international allant bien au-delà du monde catholique lusophone.
Références
Vatican – Le message de Fátima
Sœur Lucie, Mémoires de Lucie de Fátima, Éditions du Parvis, 2001
A. de Marchi, Fátima racontée par les témoins, Éditions Résiac, 1952
Centre officiel de Fátima : www.fatima.pt
John Paul II, Homélie à Fátima, 13 mai 1982
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